Editions Lokomodo
Novembre 2011
Format poche - 256 pages
Couverture de Michel Borderie
7€
Habituellement, à la sortie d'un nouveau bouquin, j'évoque dans ce type de page ce qu'il raconte et de quoi il est question exactement. Mais comme il s'agit là de la réédition d'un roman précédemment publié autre part, je me contenterai de vous renvoyer à la page originale et de parler ici de cette réédition.
En 2005 - cela me paraît remonter à une éternité ! - Rivière Blanche publiait mon premier roman dans leur collection hommage à la grande époque du Fleuve Noir Anticipation. L'écrivaillon tâtonnant que j'étais en ressentit une joie difficilement descriptible, qu'aucune autre publication depuis n'égalât, bien qu'il s'agisse souvent de meilleurs bouquins et d'éditions plus "prestigieuses". En passant : tous mes remerciements et toute mon amitié à Philippe Ward, directeur de publication de Rivière Blanche, qui fut le premier à me faire confiance.
De l'eau à coulé sous les ponts depuis, j'ai publié d'autres choses à droite à gauche, et puis Lokomodo m'a proposé de reprendre ce premier roman en poche. J'acceptais avec joie : une réédition en poche n'allait rien me coûter en matière de travail, le rendre disponible en librairie (ce qui n'avait pas été le cas à quelques exceptions près pour l'original) et en outre à un prix modique bref, l'occasion idéale de donner une seconde vie à ce bouquin.
Ça, c'est ce que je me disais jusqu'à ce que je le relise. Et là, je me suis doublement rendu compte du nombre de giga-hectolitres passés sous les ponts depuis. Mal écrit, la plupart des scènes mal construites, il n'y avait à sauver que les idées et l'histoire, ce qui n'est déjà pas mal me direz-vous, peut-être. Bref, j'ai effectué pour cette édition une relecture complète et approfondie de ce vieux texte (que j'évoquais déjà ici). Les phrases intactes doivent se compter sur les doigts des mains (ajoutons-y les pieds, quand même) et le roman a pris quinze mille signes au passage, pour éclaircir certaines scènes, certains points, approfondir certains personnages et plusieurs zones d'ombres, et enrichir le tout de quelques idées qui m'étaient venues entre temps. En un mot comme en cent, un "Suleyman" qui a fait peau neuve, et ce n'était pas du luxe !
Je crois qu'il s'est agi de ma relecture la plus périlleuse et la plus démoralisante en regard de la médiocrité qu'elle m'a renvoyé au visage. Passée cette douloureuse épreuve, je suis plutôt satisfait du résultat, sentiment confirmé par la directrice de collection - Peggy Van Peteghem - et j'ai hâte de récolter les retours sur cette nouvelle version. D'après moi, le résultat est plus abouti, plus équilibré, et les liens avec sa suite directe - "L'Emprise des rêves" - plus logiques.
A vous de con(in)firmer ce sentiment !